18 octobre2022
On peut dire que l’on est au cœur de l’Isaan, province du nord-est de la Thaïlande.
Nakhon Ratchasima est une grosse bourgade qui est, à la fois, le nom de la ville et de la province, comme souvent en Thaïlande. On l’appelle également et plus fréquemment de son ancien nom : Khorat. C’est aussi une région militaire. On peut traverser fréquemment ces camps qui représentent des superficies immenses, à condition d’avoir les laisser-passer accolés au pare-brise, vous donnant le privilège d’obtenir un salut militaire strict et précis au passage de la garde. La première fois, par bienveillance, j’ai moi-même, répondu au salut et mon ami conducteur s’est mis à rire, car celui-ci lui était destiné, et en tant que civil, je n’avais pas à répondre à cet usage. Il ne faut pas oublier que, outre le fait que la Thaïlande est un royaume, le gouvernement actuel est issu d’un coup d’état militaire renversant il y a quelques années, l’ancien premier ministre. Celui-ci met alors en œuvre une nouvelle constitution par le biais d’un référendum approuvé par la majorité des thaïlandais et un processus de retour à la démocratie. Je ne me prononce pas sur la situation politique de ce pays, car je suis étranger en Thaïlande et je tiens à y rester.
Cette fois, je ne suis pas venu en touriste, et je n’ai pas encore pris le temps de bien regarder autour de moi.
On va parler un peu « chiffons ». Contrairement à mes précédents séjours en Asie, je ne sais pas trop où je vais aller, ni ce que je vais faire. Je vis au jour le jour, c’est-à-dire, comme les gens d’ici. Sans généraliser, les thaïlandais du quotidien profitent du moment présent sans trop se préoccuper de ce qui va arriver le lendemain. Le contraire de la plupart des européens, quoi ! Il est difficile de dire que cela est mieux ou non. C’est un constat. On peut y voir des avantages comme des inconvénients.
« Laisse le courant guider ton bateau » comme aurait dit un sage.
Un autre lui aurait répondu « Ne te laisse pas emporter par un vent contraire ».
En tout cas, je ne me sens pas à l’aise. Je n’arrive pas à me décider :
Vivre comme un résident, apprivoiser le mode de vie local, en apprécier les qualités que l’on connait de ce pays, de cette province, la joie des repas familiaux, la visite des innombrables amis. Mais en accepter aussi les difficultés comme les problèmes de communication et d’usages locaux.
Ou alors, partir. Voyager à travers le pays, comme je l’ai toujours fait. Avec ces rencontres éphémères mais fortes, ces moments de liberté mais aussi de solitude, qui vous mettent un peu de vague à l’âme mais qui vous laissent vivant du bonheur que vous avez su subrepticement partager.
Cette fois, je ne suis pas venu en touriste, et je n’ai pas encore pris le temps de bien regarder autour de moi. En tout cas, les thaïlandaises adorent faire du shopping, passer des heures dans les boutiques des grands centres commerciaux, s’arrêter un moment pour prendre un « Capuccino glacé » et tapoter de longues minutes sur leur smartphone afin de partager les photos de leurs achats du moment. Malheur au pauvre farang (étranger européen) qui ne connait pas les codes et accepte de les suivre, car son portefeuille sera bien vite dégarni. Mais cette joie dans les yeux de leur princesse, amie ou épouse, lui fait oublier pour un instant ses petits soucis bancaires.
« Pour un instant, pour un instant seulement » chantait Jacques Brel.
Ce n’est pas très féministe, tout ça, mais je m’en fiche.









