Le printemps m’a surpris. Je m’étais endormi. Mon hiver s’est débattu dans le devoir médical. Celui qui vous contraint et vous préserve.
Analepse (Flash-back)
8 mars 2018
J’étais plein d’entreprise. Un séjour à Paris avec ma fille. Ballade sur les quais, Bastille, Beaubourg, Les halles, Montmartre. Moi, je connais déjà. Mais redécouvrir Paname avec une montpelliéraine inconditionnelle, c’est quelque chose. J’ai eu l’occasion de revoir Sabrina et Michel. Très heureux de les retrouver. On est revenu sans nostalgie.
10 avril 2018
Petite virée, seul, en voiture, chez Laurence et Hervé à Salles le Château. En famille. Evidemment royal. Ca vaut le coup de guérir.
Retour à la maison. J’ai demandé au médecin du travail, l’autorisation de reprendre mon activité professionnelle. Histoire de revenir dans le monde des actifs. Comme disait Coluche, il vaut mieux mourir de son vivant. En septembre, pas plus tôt, qu’il m’a dit. En attendant, petits travaux dans la maison.
28 avril 2018
La Chute.
Vous savez, ce film de Oliver Hirschbiegel, avec Bruno GANZ, dans le rôle de Hitler. Le cinéaste y raconte les derniers mois du dictateur, enfermé dans son bunker, à Berlin. Il se donnera la mort avec Eva Braun, sa récente épouse, peu avant l’arrivée des troupes Russes. Ce film a été critiqué, car il y révélait, par le jeu admirable de l’acteur Bruno GANZ, un semblant d’humanité chez ce personnage, qui nous mettait mal à l’aise. Il eût été plus apaisant de le percevoir comme un monstre. Mais, c’est justement parce qu’il est homme, que l’image de cet individu nous est insupportable. Il n’y a jamais de monstres chez les animaux. Si ce ne sont, ceux imaginés par l’homme, et qui, paradoxalement, nous rassurent.
Je ne sais pas pourquoi, mais c’est à ce film que j’ai songé, quand, en un instant, je me suis retrouvé allongé sur le sol de ma terrasse, sur le flanc, la tête soutenue par mon bras. Impossible de bouger. Je hurlais. Merde ! Merde ! Moins par la douleur que par l’idée de m’être fracturé quelque chose et que je puisse être encore immobilisé plusieurs semaines. Moi, qui me relevais enfin de cette léthargie et révélais déjà mes envies.
Tout s’est passé très vite. Les voisins, les pompiers, les urgences. Morphine. Radio. Pas de fracture à la hanche. Mais.. Pas d’examen neurologique. Pas d’examen clinique d’ensemble. Ils ne m’ont même pas déshabillé. On m’a réexpédié à la maison. Sur brancard, en ambulance. Rien compris.
Le lendemain, gros vertiges persistants. Impossible de me lever davantage. Retour aux Urgences . Cette fois, on passe tout en revue. Scan cervical. Tests neuro. Sang, urine, abdomen. RAS. Je repars comme je suis venu, douze heures plus tard.
Sur le compte rendu, est précisé : « Si les symptômes persistent, veuillez recontacter les urgences ».
Cà fait deux jours, maintenant. Je peux enfin marcher avec des béquilles. Mais la terre tourne toujours trop vite à mon goût. Et pas dans le bon sens. Malgré le Tanganil.
Ils n’ont pas vérifié les cervicales. Peut-être. Je n’en sais rien, de toute façon.
Demain je vais voir mon médecin traitant. En planeur, bien sûr.
En attendant, voici un court poème, bien de notre époque. Je le dédie à quelqu’un de proche.
ELLE AUSSI
Une Pensée endurait
Qu’on la sente et contemple
C’était là son attrait
Et sans nulle autre attente
Peu prompt à raisonner
Mais curieux de ses gestes
Un homme n’est pas en reste
Quand il veut posséder
Ecoutant cet écho
Jaillissant de son cœur
Il cueillit cette fleur
Côtoyant le ruisseau
Elle est déjà fanée
Les oiseaux se sont tus
Puis, il la laisse tomber
Et ne la regarde plus
Max Krief . 1er Mai 2018
Bonjour Max, Je m’étais un peu habituée au rythme de tes nouvelles. A ce sujet, quelles sont les news ? 🙂
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